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L'impact du stress sur la santé cardiovasculaire :

  • Photo du rédacteur: Carine Berger-Delas
    Carine Berger-Delas
  • 31 mars
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 mars


Les maladies cardiovasculaires demeurent la principale cause de mortalité dans le monde, responsables de 17,9 millions de décès en 2019, soit 32 % de l'ensemble des décès.

Parmi ces décès, 85 % sont dus à des infarctus du myocarde ou des accidents vasculaires cérébraux.

En France, elles représentent la deuxième cause de mortalité après les cancers, avec 140 000 décès annuels, et constituent la première cause de décès chez les personnes âgées de 85 ans et plus.


Dans une enquête récente d’Opinion Way (Les Français et le stress 2017‑2019), 9 français sur 10 disent éprouver du stress.


Alors que son importance et sa prise en charge ont été longtemps négligées, il est maintenant clairement démontré que le stress contribue au risque de développer une maladie cardiovasculaire.

Le stress conduit également à l’aggravation du pronostic chez les patients déjà porteurs d’une maladie cardiovasculaire en favorisant la survenue d’un évènement cardiovasculaire.

Son dépistage et sa prise en charge sont donc essentiels.


Le stress et son influence sur le système cardiovasculaire :

Le stress chronique entraîne des modifications biologiques qui favorisent les maladies cardiovasculaires, en particulier par la sécrétion excessive de certaines hormones :

  • Noradrénaline : augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle.

  • Adrénaline : amplifie la réponse de combat ou de fuite.

  • Cortisol : module la glycémie et l’inflammation, mais en excès, il favorise l’athérosclérose.


Une méta-analyse* récente impliquant 43 641 participants a révélé qu'un niveau élevé de ces hormones du stress entraîne :

  • +68 % de risque cardiovasculaire avec un niveau élevé de noradrénaline.

  • +58 % de risque cardiovasculaire avec un niveau élevé d’adrénaline.

  • +60 % de risque cardiovasculaire avec un taux élevé de cortisol.

Ces résultats confirment que le stress n’est pas seulement un facteur psychologique mais un agent physiologique actif dans l’apparition des maladies cardiovasculaires.


Les mécanismes d’action du stress sur le cœur :

  1. Augmentation de la pression artérielle : La noradrénaline et l’adrénaline provoquent une vasoconstriction, entraînant une élévation de la pression sanguine qui sollicite excessivement le cœur.

  2. Dérégulation de l’inflammation : Le cortisol, en excès, favorise un état inflammatoire chronique qui endommage les parois des artères et accélère l’athérosclérose.

  3. Altération du rythme cardiaque : Une stimulation prolongée du système nerveux sympathique augmente le risque d’arythmies potentiellement mortelles.

  4. Diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) : Une faible VFC est associée à un risque plus élevé d’événements cardiovasculaires graves.

  5. Augmentation de la résistance à l’insuline : Ce phénomène favorise le diabète de type 2, un facteur aggravant des maladies cardiovasculaires.


Stress et infarctus : un déclencheur silencieux


Le stress chronique ne se contente pas d’augmenter progressivement le risque cardiovasculaire, il peut aussi précipiter des événements aigus comme l’infarctus du myocarde. Une activation soudaine du stress, par exemple lors d’une forte charge émotionnelle, peut provoquer une rupture de plaque athéromateuse et entraîner un accident cardiaque.


Zoom sur le syndrome de stress post-traumatique :

Le syndrome de stress post-traumatique (PTSD) fait partie des troubles psychiatriques qui surviennent après un événement traumatisant.

Mais le PTSD ne se limite pas aux conséquences psychologiques. Une récente méta-analyse**, regroupant plus de 335 000 participants à travers 20 études, confirme un lien significatif entre le SSPT et un risque accumulé de maladies cardiovasculaires. Les résultats montrent une augmentation de 41 % du risque global de maladies cardiovasculaires, de 41 % du risque d'infarctus du myocarde et de plus du double du risque d'accident vasculaire cérébral chez les personnes souffrances.

Cette corrélation s'explique par des mécanismes physiopathologiques complexes : activation chronique du stress, dérèglement hormonal, inflammation et comportements à risque (sédentarité, mauvaise alimentation, tabagisme). Malgré une forte hétérogénéité entre les études, l'évidence est claire : le SSPT doit être considéré comme un facteur de risque cardiovasculaire.




Les preuves scientifiques s’accumulent et confirment que le stress chronique est un facteur de risque cardiovasculaire majeur. L’identification et la gestion précoce du stress devraient faire partie intégrante des stratégies de prévention des maladies cardiaques

La gestion du stress est aujourd’hui reconnue comme une priorité dans la prévention des maladies cardiovasculaires. La Fédération Française de Cardiologie souligne l'importance des techniques de réduction du stress, notamment via la cohérence cardiaque, qui ont montré des bénéfices sur la santé cardiovasculaire.

Intégrer ces pratiques dans son quotidien pourrait contribuer à réduire le risque cardiovasculaire et améliorer la qualité de vie.



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