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23 déc. 20244 min de lecture


Ce que la science dit sur la durĂ©e idĂ©ale dâune sĂ©ance de respiration Ă 6 cycles par minute
Source : You, M., Laborde, S., Zammit, N., Iskra, M., Borges, U., & Dosseville, F. (2021). Single Slow-Paced Breathing Session at Six Cycles per Minute: Investigation of Dose-Response Relationship on Cardiac Vagal Activity. International Journal of Environmental Research and Public Health, 18(23), 12478. https://doi.org/10.3390/ijerph182312478
La respiration lente, aussi appelĂ©e slow-paced breathing, est une mĂ©thode de plus en plus utilisĂ©e pour rĂ©duire le stress, calmer lâanxiĂ©tĂ©, et mĂȘme amĂ©liorer la concentration. LâidĂ©e est simple : ralentir volontairement sa respiration â souvent Ă un rythme dâenviron 6 respirations par minute.
On sait depuis plusieurs annĂ©es que cette pratique peut activer le systĂšme nerveux parasympathique, celui qui nous aide Ă rĂ©cupĂ©rer, digĂ©rer, et nous dĂ©tendre. Ce systĂšme est en partie contrĂŽlĂ© par le nerf vague, un vĂ©ritable chef dâorchestre de notre calme intĂ©rieur.
Mais une question importante restait sans rĂ©ponse :Faut-il pratiquer longtemps pour en tirer les bienfaits physiologiques ? Existe-t-il une âdose idĂ©aleâ ? Autrement dit : 5 minutes suffisent-elles ou faut-il 20 minutes ?
Câest prĂ©cisĂ©ment ce quâa voulu explorer lâĂ©quipe de chercheurs menĂ©e par Min You, Sylvain Laborde et Fabrice Dosseville.
59 jeunes adultes ont été invités à participer à 5 séances en laboratoire, réparties sur plusieurs jours.
à chaque séance, ils suivaient une vidéo les guidant dans une respiration lente à 6 cycles par minute, avec des durées différentes : 5, 10, 15 ou 20 minutes. Une condition contrÎle (regarder un documentaire neutre) servait de comparaison.
Pendant chaque séance, les chercheurs mesuraient :
LâactivitĂ© vagale cardiaque (un bon indicateur de relaxation physiologique), grĂące Ă un capteur ECG.
La fréquence respiratoire spontanée avant, pendant et aprÚs la séance.
Quel que soit le temps de pratique (5, 10, 15 ou 20 min), lâeffet est immĂ©diat et significatif : le cĆur ralentit, les battements deviennent plus rĂ©guliers â signe que le corps passe en mode "repos et rĂ©cupĂ©ration".
Câest LA surprise de lâĂ©tude. 5 minutes suffisent à provoquer un effet maximal sur le nerf vague. Allonger la sĂ©ance ne renforce pas davantage cette rĂ©ponse physiologique pendant la sĂ©ance.
Autre rĂ©sultat intĂ©ressant : plus la sĂ©ance est longue, plus la respiration reste lente aprĂšs la fin de lâexercice.
Ce changement persistant dans le rythme respiratoire pourrait renforcer les effets apaisants sur le long terme.
Bonne nouvelle : 5 minutes de respiration lente suffisent pour activer rapidement le systĂšme nerveux de relaxation.
Allonger la durĂ©e ne change pas lâeffet physiologique immĂ©diat, mais prolonge l'effet calmant sur la respiration, ce qui pourrait avoir des bĂ©nĂ©fices sur la concentration, lâendormissement ou la gestion du stress chronique.
Ces rĂ©sultats confirment que la cohĂ©rence cardiaque (souvent pratiquĂ©e sur 5 minutes) repose sur des bases physiologiques solides â et quâelle peut sâintĂ©grer facilement dans nos routines quotidiennes, mĂȘme les plus chargĂ©es.
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